L’amplification ou ampli de puissance
Dans tout amplificateur, il existe une relation entre le signal d’entrée (qui provient de la table de mixage) et le signal amplifié de sortie (qui va vers le haut-parleur). Cette relation est en général linéaire ; ainsi, si une partie du signal est multipliée (ou amplifiée) par un coefficient de 100 ou 1000, par exemple, chaque élément des signaux, à n’importe quelle fréquence, est alors multiplié par ce même coefficient. C’est ce qu’on appelle le gain. Ce qui signifie que le gain d’un ampli ne se confond pas avec son volume ni avec sa puissance : il s’agit tout bêtement du coefficient multiplicateur du signal d’entrée avant qu’il ne soit amplifié et dirigé vers le haut-parleur.
Tous les amplis, qu’il s’agisse d’un minuscule préampli ou d’un ensemble propre à sonoriser Bercy, constituent avant tout des appareils électroniques conçus pour apporter un gain en courant au signal d’entrée. Idéalement, le gain devrait être constant pour toutes les fréquences mais entre le monde idéal et la réalité, il y a une marge. En effet, aux extrêmes du registre de fréquences que peut traiter un ampli, le gain tend à s’affaiblir jusqu’à disparaître, cela quel que soit le niveau du signal d’entrée. Dans les fréquences intermédiaires, le rapport de gain fluctue par petites étapes, provoquant des changements dans ce qu’on appelle la fonction d’un ampli, autrement dit la source majeure de distorsion du son.
Un ampli parfait, ce qui n’existe pas, montrerait un gain constant dans toutes les fréquences et produirait une courbe qui se confondrait avec la ligne 0 dB de sa courbe de réponse en fréquence. On peut connaître le degré de réponse d’un ampli en mode linéaire grâce aux indications de réponse en fréquence fournies par le fabricant. Par exemple : « + / – 1 dB de 40hz à 18 kHz » ou « -3 dB à 30 Hz et à 20 kHz ». Vous noterez d’ailleurs que la réponse en fréquence retombe systématiquement aux extrêmes. L’oreille humaine ne pouvant détecter un changement de volume inférieur à 1 dB, il est évident qu’une marge de « + / – 1 dB » devient tout à fait acceptable. Même si ce genre d’indication induit parfois en erreur car cette marge peut très bien s’appliquer aux fréquences indiquées mais cacher une grosses bosse dans d’autres fréquences.
D’autant qu’un ampli peut être plus ou moins linéaire en fonction du réglage de volume car les courbes de réponse en fréquence ne sont valables que pour un volume donné. Du coup, les fabricants ont quelque peu tendance à publier la meilleure courbe que leur ampli puisse former ! D’où une vraie difficulté de comparaison !
Pour le fun, sachez que l’oreille humaine dispose d’une faculté vraiment étonnante qui lui permet de reconstituer, à partir d’harmoniques naturelles, la fondamentale que l’ampli n’est pas forcément apte à restituer à telle ou telle fréquence. En fait, nous sommes capables de déduire la valeur de cette fondamentale « oubliée » par comparaison entre les harmoniques audibles. Ce qui relativise ces problèmes de caractéristiques techniques de l’ampli…
L’ampli de monitoring
On appelle « monitoring » le contrôle auditif d’une ou de toutes les pistes de la table de mixage. Autrement dit, vous écoutez le son qui sort de la table et non ce qui est diffusé par les enceintes de la sono. Indispensable en studio bien sûr mais également en concert car imaginez que vous souhaitez acheminer le son de telles voies au guitariste et de telles autres au batteur, il vous faudra bien un mixage de monitoring différent pour chacun d’eux afin qu’ils n’entendent, dans leurs enceintes (ou oreillettes) de retour que le son qui les concerne ! Un système de monitoring forcément intégré à votre table de mixage, et indispensable car les signaux en provenance de votre table de mixage ne sont pas encore amplifiés par la sono proprement dite. Donc, à moins de relier les sorties de monitoring à des enceintes amplifiées (dites aussi « actives »), vous n’obtiendrez aucun son ! Et vous aurez compris que si vos enceintes d’écoute ne sont pas actives, il vous faudra donc prévoir un ampli de puissance qui récupérera les signaux en provenance de votre mixe général et en augmentera le niveau vers des sorties stéréo connectées à des enceintes.
Au passage, prenez soin de vérifier, au moment d’acquérir votre ampli de monitoring, que sa puissance corresponde à celle de vos enceintes car, contrairement à ce qu’on pourrait croire, une puissance trop faible risquerait d’endommager gravement ces dernières. Pour faire simple, et pour être sûr d’obtenir un son toujours propre, sans distorsion parasite, prévoyez un ampli qui présente une puissance double à celle annoncée pour vos enceintes.
De nos jours, il existe des amplis de monitoring spécialement conçus pour les studios d’enregistrement et les salles de concert. Ces amplificateurs offrent une meilleure qualité audio et une réponse en fréquence plus précise que les modèles traditionnels. En outre, ils disposent souvent d’une connectivité accrue, permettant d’intégrer facilement diverses sources sonores et équipements dans votre système audio.
10 points à connaître avant de choisir son ampli
Même si l’ampli de puissance ne constitue pas l’élément le plus compliqué de votre sono, il nécessite cependant toute votre attention. Aussi, sans entrer dans des considérations éminemment techniques, voici quelques points nécessaires à un choix judicieux.
- Un ampli digne de ce nom ne doit provoquer aucun bruit dans les enceintes quand on l’allume ou on l’éteint.
- Assurez-vous que les leds d’écrêtage, si utiles pour ne pas endommager vos enceintes en cas de surcharge, sont précises voire pessimistes ; autrement dit, qu’elles s’allument juste avant le point de crête. Vos haut-parleurs vous en seront reconnaissants, votre porte-monnaie itou.
- Comme pour la console de mixage, vérifiez que toutes les Leds restent visibles en toutes circonstances et quelle que soit votre position (debout, assise…).
- Vérifiez que des fusibles de rechange sont livrés avec votre ampli. Rappelons qu’un fusible s’use et meurt…
- La moindre des choses, c’est que l’accès aux branchements (essentiellement des enceintes) est aisé en toute circonstance et que la connexion proprement dite n’offre aucune résistance particulière mais ne « flotte » pas non plus !
- L’idéal voudrait que si l’un des canaux de l’ampli rend l’âme, le ou les autres continuent de fonctionner normalement. Cela vous sauvera dans bien des situations (on ne possède pas tous un ampli de remplacement).
- En cas de petite faiblesse passagère de l’alimentation électrique, l’ampli devrait poursuivre sa marche sans nécessiter un reset complet. Ces défaillances arrivent plus souvent qu’on ne le croit et peuvent ruiner la plus belle des prestations scéniques.
- Evitez à tout prix les amplis qui s’éteignent en cas de surchauffe, brutalement, sans prévenir d’aucune façon. La surprise, à cet égard, est toujours insupportable. Une Led indicative devrait vous prévenir suffisamment à l’avance.
- Sachez que certains fabricants utilisent du carton isolant entre les cartes électroniques et le boîtier de l’ampli. Certes, ça isole mais ça retient surtout l’humidité longtemps. Autrement dit, stockez votre ampli dans un endroit sec et ventilé.
- Prenez en compte l’efficacité énergétique : Les nouveaux modèles d’amplis ont tendance à être plus efficaces sur le plan énergétique que leurs homologues plus anciens. Cela signifie non seulement qu’ils consomment moins d’électricité lorsqu’ils sont utilisés, mais aussi qu’ils génèrent moins de chaleur – ce qui peut aider à prolonger la durée de vie du matériel.
Salut, je suis Miko, rédacteur chez Musikia.com. Passionné de musique, sonorisation et technologies, j’adore partager mes connaissances et découvrir de nouveaux équipements pour créer des expériences sonores uniques.